Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du 18 juin 2013 à 15h00
Transparence de la vie publique — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Nous n’avons pas la même conception de la transparence. En réalité, vous tentez de remplacer la responsabilité de l’élu devant le peuple par la transparence. Pour moi, la vie démocratique repose sur la responsabilité. Cela veut dire que je rends des comptes devant ceux qui m’ont élu, au terme de mon mandat. Vous substituez à ce contrôle par le peuple un contrôle dans une maison de verre : c’est une observation permanente de ce que fait l’élu, de ce qu’il vit, de ce qu’il dit et vous estimez qu’on fait ainsi progresser la démocratie. Eh bien moi, monsieur de Rugy, je ne veux pas de cette démocratie « Loft story ». Ce voyeurisme de la caméra, cette démocratie qui a été décrite dans 1984 je n’en veux pas. Vous la voulez et c’est pourquoi j’applaudis mon collègue lorsqu’il dit que la transparence, c’est la dissuasion. Je ne donne pas de sens moral à la transparence.

Vous êtes les nouveaux clercs – et d’ailleurs vous êtes prêts à trahir. Vous êtes les nouveaux clercs, c’est–à–dire que vous donnez un sens moral aux choses. Vous êtes persuadés que la transparence est bonne en soi. Non, monsieur de Rugy : la transparence n’est ni bonne, ni mauvaise. En revanche, vous ne contrôlerez pas ce que les gens voient et là est le problème.

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