Intervention de Philippe Gomes

Séance en hémicycle du 2 octobre 2013 à 15h00
Actualisation de la loi organique no 99-209 du 19 mars 1999 relative à la nouvelle-calédonie - diverses dispositions relatives aux outre-mer — Discussion générale commune

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gomes :

Il est souhaitable qu’il apprenne vite car, comme le disait le général de Gaulle : « vers l’Orient compliqué, je volais avec des idées simples. » Il ne faut pas aller vers la Nouvelle-Calédonie compliquée avec des idées simples.

Cette loi s’inscrit dans le prolongement d’une histoire, même si ses dispositions sont assez techniques – j’y reviendrai au terme de mon propos. La Nouvelle-Calédonie a connu, comme chacun sait, une histoire heurtée, qui s’est soldée par une période de souffrance : la souffrance d’un peuple qui n’arrivait plus à se comprendre, à s’entendre, et qui aurait pu au bout du compte ne plus arriver à vivre ensemble.

Ce sont d’abord les hommes qui ont su, lorsque notre pays était au bord de l’abîme, transcender leur histoire propre pour tenter d’écrire une histoire commune. Je pense bien sûr à Michel Rocard, Premier ministre à l’époque, à Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou, aujourd’hui disparus – l’un d’entre eux a perdu sa vie parce qu’il a signé cet accord. C’est grâce à eux que la Nouvelle-Calédonie, au terme d’une quasi-guerre civile, a réussi à retrouver le chemin du vivre ensemble.

Ces accords de Matignon ont été des accords fondateurs. D’abord parce qu’ils sont sortis de la logique du fait majoritaire. Nous étions jusqu’alors dans un régime démocratique classique où les non indépendantistes, étant majoritaires à l’échelle du pays, gouvernaient l’ensemble du pays.

Les accords de Matignon entérinent également le principe du rééquilibrage : oui, il faut donner plus à ceux qui ont moins. C’est ce qui a été fait en matière financière, en matière d’infrastructure, en matière de responsabilité au sein des administrations et des entreprises, au profit de l’ensemble des Calédoniens, mais aussi de la population Kanak.

C’est sur la base de ces deux principes que les accords de Matignon ont été fondés. Ils ont permis entre 1988 et 1998 de retisser les fils du dialogue entre les communautés, comme l’avait dit François Mitterrand, le Président de la République de l’époque.

Mais, une échéance était prévue en 1998 par les accords de Matignon : il s’agissait d’un référendum. Nous devions nous prononcer pour ou contre l’indépendance du pays. Une fois de plus, les hommes ont été au rendez-vous de l’histoire, puisque sous la houlette du Premier ministre Michel Rocard, ou plutôt Lionel Jospin – j’ai failli dire Michel Jospin, une heureuse synthèse !…

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