Nous entrons dans un débat qui est quasiment sans fin. Comme l’a rappelé Gilles Carrez, chaque fois qu’on aborde ce type de questions, on parle de « chèque », de « cadeau », alors qu’au départ, il y a un constat macroéconomique : nos entreprises en général, qu’elles soient à l’export ou sur un marché essentiellement domestique, paient beaucoup trop de charges par rapport à leurs compétiteurs européens. Cela réduit leur capacité d’employer, nettement plus faible qu’ailleurs en Europe. Le choix d’une mesure générale, qu’il ait été fait par l’ancienne majorité ou par celle-ci, est donc logique.
Deuxième point : toutes les sociétés qui exportent ont essentiellement des salaires produisant une valeur ajoutée largement supérieurs aux 2,5 SMIC. Les entreprises qui exportent n’ont pas de problème pour payer les hauts salaires. Ce n’est pas en courant après une baisse nette de charges qu’on arrivera à améliorer le niveau des exportations. En revanche, il y a une chose qui est certaine : l’instabilité qu’on crée avec ce débat, et avec tous ceux qui vont venir. Comment imaginez-vous que les chefs d’entreprise regardent ce qui se dit ce soir ? Ils se disent qu’un moindre prélèvement peut être remis en question du jour au lendemain, en fonction de l’appréciation morale qu’une majorité peut porter sur leurs activités : ça, c’est vraiment destructeur de compétitivité.