Intervention de Jérôme Cahuzac

Séance en hémicycle du 17 octobre 2012 à 21h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2012 à 2017

Jérôme Cahuzac, ministre délégué chargé du budget :

Certains semblent en effet oublier qu'il a fallu attendre le gouvernement Fillon pour que toutes les entreprises se voient appliquer cette durée hebdomadaire du travail. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) C'est vous, mesdames, messieurs de l'opposition, qui avez généralisé les 35 heures. Vos reproches sont donc bien malvenus. Et, si vous avez quelques doutes, je vous engage vivement à relire le projet de loi « Travail emploi et pouvoir d'achat » de 2007.

Il me paraît quelque peu abusif que ceux qui oublient ce qu'ils ont pu faire et nous reprochent ce qu'ils n'ont pas eu le courage de défaire viennent nous donner des leçons de politique économique. Mais je me doute bien que nous aurons encore à entendre ces reproches pendant quelque temps et j'y répondrai avec la même fermeté.

Quatrième reproche : la fiscalité. Là encore, examinons ce qu'ont fait les uns et les autres en la matière. Depuis trois ans, le journal Les Échos en a fait le bilan, les impôts ont augmenté de manière considérable : 60 milliards d'euros d'impôts supplémentaires, c'est incontestablement beaucoup. Mais, sur cette somme, j'aimerais que vous assumiez les 30 milliards qui vous incombent avec le même sérieux et la même constance que les députés de la majorité semblent vouloir assumer les 30 milliards qui leur reviendront. Je vois chez ceux-ci une forme de courage et la volonté de tenir un langage de vérité à nos concitoyens et chez ceux-là le refus d'assumer ce qui fut fait, peut-être parce qu'ils n'en ressentent aucune fierté. Toujours est-il que les impôts ont bien augmenté de 30 milliards sous les différents gouvernements Fillon. Aussi, quand j'entends les députés de l'opposition expliquer que l'imagination des socialistes n'a pas de limites en matière de taxes diverses et variées, je dois résister au plaisir de citer les quelque trente taxes qui ont été créées ou augmentées entre 2007 et 2012, dont – les députés de la précédente législature s'en souviennent – la célébrissime taxe sur les poissons, les crustacés et les mollusques. Car, oui, l'UMP est même parvenue à taxer les poissons, les crustacés et les mollusques ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion