Aujourd'hui, le résultat de la politique que vous avez menée, c'est la dégradation du solde de la branche famille d'un milliard d'euros. Comprenez, dès lors, qu'il puisse paraître étrange de vous entendre nous accuser, avec des accents d'indignation, de dégrader la politique familiale – voire, comme l'a fait M. Myard, de détester les familles.
Au demeurant, dès la semaine prochaine, dans le cadre de l'examen du PLFSS, le Gouvernement va proposer au Parlement d'apporter 600 millions d'euros de recettes pérennes à la branche famille. Nous verrons alors si les propos que vous avez tenus tout à l'heure – des propos qui ne manquaient pas de vigueur, pour ne pas dire d'outrance – peuvent se traduire par des votes. Nous verrons alors si l'amour que vous prétendez éprouver pour la politique familiale peut se traduire par des preuves d'amour. Convenez qu'en la matière, produire des preuves d'amour serait plus convaincant que faire des déclarations enflammées, surtout quand ces déclarations font suite à la mise en oeuvre de la politique que je viens de décrire. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Une fois de plus, ceux qui viennent défendre la politique familiale avec des accents poignants risquent de se sentir un peu gênés après m'avoir entendu rappeler certaines dispositions auxquelles ils n'ont rien fait pour s'opposer.
La politique familiale, c'est 14 milliards d'euros pour le quotient familial et 32 milliards d'euros pour l'ensemble des prestations familiales, ce qui fait un total de 46 milliards d'euros. À vous entendre, distraire 480 millions de ces 46 milliards suffirait à condamner la politique familiale, et à faire la preuve que nous détestons les familles ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)