Mesdames les ministres, monsieur le ministre, mes chers collègues, alors que nos compatriotes perçoivent clairement que la Sécurité sociale est à la croisée des chemins, le Gouvernement est passé à côté de l’inquiétude des Français pour l’avenir de la protection sociale.
En effet, l’examen de ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale a permis de prendre le Gouvernement et sa majorité en double flagrant délit.
C’est, d’abord, un flagrant délit de laisser-aller. Ce budget ne fixe aucun cap, il se contente d’expédier les affaires courantes de la Sécurité sociale et de racler les fonds de tiroir. Pourtant, les axes de travail pour refonder notre système de protection sociale et de santé ne manquent pas. Le groupe UDI vous a proposé plusieurs pistes ces deux dernières semaines : assurer le financement de la protection sociale par d’autres ressources que les actuelles taxes sur la production, pour alléger le coût du travail, et, si vous avez accepté un rapport sur le sujet, c’est bien le moins que vous pouviez faire ; harmoniser les régimes de protection sociale, pour que chacun dispose de prestations similaires et qu’il existe enfin une plus grande justice entre les Français ; refonder la carte hospitalière pour assurer l’accès aux soins et répondre aux besoins des territoires ; moderniser l’organisation de l’offre de soins, pour l’inscrire dans un véritable parcours de santé et assurer des marges d’économies concrètes pour notre Sécurité sociale, avec, par exemple, le développement de la chirurgie ambulatoire. Au lieu de cela, vous vous enfermez dans cette logique que vous avez choisie l’année dernière et que vous confirmez pour 2014 : taxer toujours plus, et toujours plus large. Vous placez notre Sécurité sociale sous perfusion fiscale, en visant spécialement cette année, les indépendants, les agriculteurs et l’épargne des classes moyennes.