Intervention de Jean-Louis Roumegas

Séance en hémicycle du 29 octobre 2013 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2014 — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Roumegas :

Madame la présidente, mesdames les ministres, monsieur le ministre, mesdames et messieurs les rapporteurs, chers collègues, le débat auquel nous avons été conviés a été un exercice instructif, dense et parfois vif.

Avec ma collègue Véronique Massonneau et le groupe écologiste, nous avons porté une parole fidèle à nos convictions écologistes, solidaires et aussi pragmatiques.

Nous sommes face à un double défi : préserver l’ambition solidaire des pères fondateurs de notre système de protection sociale et, en même temps, apporter une vision nouvelle de la santé publique fondée sur la responsabilisation de tous et sur un indispensable changement de paradigme qui mettrait enfin la prévention au coeur de notre système.

Avec constance, nous avons proposé des amendements modestes visant à valoriser les bons comportements en luttant contre les pratiques néfastes pour la santé des générations à venir et pour le financement de la sécurité sociale. Ces propositions sont encore mal entendues. Nous saluons la taxation des boissons énergisantes proposée par notre collègue rapporteur, Gérard Bapt.

En revanche, vous avez dédaigné nos alertes sur l’huile de palme, le diesel ou l’aspartame, renvoyant ces questions à la future loi de santé publique pour laquelle nous attendons toujours un calendrier précis, une méthodologie et un débat préalable. Ces éléments sont indispensables.

Ne pas répondre à la véritable crise sanitaire que connaît notre époque aurait des conséquences humaines et financières catastrophiques. Ces conséquences aggraveraient la pandémie de maladies chroniques : diabète, troubles cardiovasculaires, asthme et allergies, ainsi que – conséquence catastrophique ! – le déficit sans fin des comptes sociaux. Le chantier est ouvert, nous y reviendrons.

Les expérimentations annoncées reçoivent notre soutien, en particulier celles qui visent à encourager un usage raisonné du médicament, comme la délivrance de certains médicaments à l’unité, la promotion des médicaments biosimilaires ainsi que la prise en charge des médicaments sous autorisation temporaire d’utilisation.

Nous vous avons également proposé de commencer à combattre la gabegie et à la prolifération de médicaments sans plus-value thérapeutique. Selon la revue Prescrire, plus de la moitié des médicaments nouveaux n’apporteraient rien par rapport aux molécules déjà sur le marché. Ces réflexions de bon sens ont été accueillies dans la majorité avec scepticisme, et dans l’opposition avec des cris d’orfraie et des attaques caricaturales. On nous a accusés de chantage à l’emploi : les écologistes seraient donc les fossoyeurs de l’industrie pharmaceutique !

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