Avec votre réforme, en réalité, vous allez nourrir le populisme et donner raison à ceux qui développent l’antiparlementarisme dans notre pays. Vous croyez leur lâcher un petit morceau pour avoir la paix, mais ils n’en auront jamais assez. Vous ouvrez la porte à certains partis politiques qui sont très heureux de la voir s’ouvrir ! Je souligne tout de même le fait que les deux députés du Front national ont voté avec vous à l’occasion de la première lecture, ce que vous oubliez de rappeler, monsieur Borgel, car c’est un soutien dont vous n’êtes pas très fier. Pour ma part, je comprends fort bien pourquoi ils ont voté ce texte avec vous.
En ce qui concerne les apparatchiks, je partage tout à fait ce qu’a dit notre collègue Vigier. Demain, avec le nombre de députés qui va diminuer, avec la proportionnelle, ce ne sont plus les électeurs qui vont choisir les députés, ce seront les partis politiques. C’est peut-être ce dont rêvent certains d’entre vous, mais ce n’est pas ce que veulent les Français aujourd’hui. Ils auront l’inverse de ce que vous leur vendez. Ils auront des députés éloignés du terrain, des députés qu’ils ne verront plus et qu’ils n’auront pas choisis. C’est cette République-là dont nous ne voulons pas !
Si je combats ce projet avec force avec un certain nombre de mes collègues, c’est parce qu’il porte en germe l’éloignement des députés du terrain et de nos concitoyens et parce qu’il va déstabiliser, beaucoup plus que vous ne le pensez, notre démocratie.
Je voudrais conclure en rappelant les engagements de François Hollande, car c’est assez amusant. Puisque vous êtes très attachés aux engagements, je vais vous en rappeler un certain nombre.
Engagement no 9 : « Le déficit public sera réduit à 3 % du PIB en 2013 ».