Intervention de François Lamy

Séance en hémicycle du 22 novembre 2013 à 9h30
Ville et cohésion urbaine — Présentation

François Lamy, ministre délégué chargé de la ville :

les contrats de ville tiendront spécifiquement compte de cette question. Cela permettra également de mettre en relief le rôle et l’importance de cette immigration qui a tant contribué à notre développement économique et qui continue encore à le faire, et de rendre hommage à ceux qui nous ont permis de retrouver nos libertés.

Pour la première fois, le principe de co-construction des politiques publiques avec les habitants est reconnu par la loi. Des conseils citoyens, constitués dans chaque quartier, seront associés à l’ensemble des étapes du contrat de ville. Ces conseils seront tout à la fois des lieux de dialogue, de formation, d’interpellation, d’amendement des projets locaux et de participation au sein des quartiers prioritaires. La personne qui réside dans nos quartiers passera du statut d’habitant à celui de citoyen associé aux choix qui le concernent.

Pour le suivi plus spécifique des opérations de renouvellement urbain, le Gouvernement proposera, par voie d’amendement, d’instaurer des maisons du projet, conformément aux voeux exprimés par plusieurs parlementaires, notamment des parlementaires du groupe écologiste.

L’État entend jouer pleinement son rôle dans la mise en place de ces outils de participation citoyenne, et assumer ses responsabilités pour en garantir la pleine autonomie. Il participera aux besoins de fonctionnement de ces structures, et valorisera les expérimentations les plus prometteuses. Ces mesures seront accompagnées d’un renforcement de la formation des habitants, des associations, des élus et des professionnels au pouvoir d’agir. Compte tenu du rôle essentiel joué par le tissu associatif dans la vie des quartiers, les démarches administratives et le financement des associations vont être simplifiés, notamment avec la mise en place des financements sur trois ans pour les actions structurantes, car un soutien dans la durée est toujours un atout pour la réussite des projets.

Si la concentration des moyens publics peut constituer une réponse à la désespérance sociale, je suis convaincu que c’est en imposant de nouvelles exigences démocratiques que nous pourrons répondre à la désespérance politique. Il y a trente ans maintenant, la marche pour l’égalité et contre le racisme donnait un visage à des quartiers, à des habitants que la République avait jusqu’alors décidé d’ignorer. C’est de cette mobilisation citoyenne, qui doit retrouver sa juste place dans notre mémoire collective, que les principes de la politique de la ville ont émergé. Ce sont ces mêmes principes d’égalité, de lutte contre les discriminations, de mobilisation collective et citoyenne qui forgent le socle du projet de loi de programmation qui vous est aujourd’hui proposé.

Vous l’avez compris : cette réforme ne concerne pas les seuls crédits spécifiques du ministère de la politique de la ville, parce qu’elle engage l’ensemble des leviers publics dans ce combat pour l’égalité. Cette réforme ne s’adresse pas seulement à certains territoires identifiés, parce qu’elle interpelle l’ensemble de la communauté nationale dans sa capacité à assurer la cohésion de nos territoires. Cette réforme ne recherche pas seulement à combattre les inégalités dont sont victimes certains habitants de nos quartiers, elle revendique aussi un regard différent sur des territoires et des populations qui constituent des viviers de ressources, d’atouts, de créativité et de talent indispensables sur le chemin du redressement de notre pays. Cette loi de programmation n’est donc pas un aboutissement : c’est un point de départ d’une mobilisation collective en faveur des quartiers.

Certains voulaient les nettoyer. Moi, je veux leur redonner leur place au sein de la communauté nationale,

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