Monsieur le ministre, messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, il est un constat amer que nous pouvons partager sur les bancs de cette assemblée : celui d’une forme d’échec de la politique de la ville qui, à coup d’effets d’annonce, de mesurettes, de revirements et même de réformes, a été vidée de son sens originel, à tel point que les citoyens n’y croient plus et ont le sentiment que cette politique qui a suscité tant d’espoirs n’est qu’un miroir aux alouettes.
Face à cette résignation, et compte tenu des inégalités territoriales et sociales croissantes, il y a une urgence : réagir ! Réagir justement, réagir fortement, réagir efficacement ! Faire plus, faire mieux pour ceux qui ont moins. Il me semble que c’est le sens que le ministre François Lamy et le Gouvernement ont souhaité donner à cette réforme.
Ce texte, en particulier dans son article 1er, marque une volonté claire : refonder la politique de la ville et évaluer le plus judicieusement possible cette refondation afin d’en accroître l’efficacité et l’efficience.
L’article 1er vise à donner une meilleure lisibilité à la politique de la ville en redéfinissant le cadre général de cette politique et en l’inscrivant dans un corpus unique dans le but de réduire les inégalités et d’améliorer les conditions de vie des habitants. Car c’est d’abord aux habitants qu’il faut penser ! À cet égard, reconnaissons à ce projet une innovation majeure : l’association de la population. Rien ne s’invente, rien ne se décrète, tout se construit collectivement. Et tout s’évalue ! Car là aussi, ce texte permet d’innover : une instance nationale de l’évaluation est créée afin que nous puissions nous assurer que les objectifs fixés seront atteints et, le cas échéant, de modifier, moderniser et compléter les dispositions que nous sommes appelés à voter.
Je vous invite donc à voter l’article 1er, mes chers collègues. Refondons la politique de la ville au service des territoires et de leurs habitants !