Je voudrais saluer ce précurseur et nous inviter à suivre son exemple. Il avait coutume de rappeler ces quarante-cinq minutes « terribles » – de densité et non, bien sûr, d’horreur – qu’il avait passées avec le général de Gaulle lorsqu’il était allé lui parler de son projet de faire adopter par le Parlement une loi autorisant la contraception.
Il racontait que, durant ces quarante-cinq minutes, le Général – fait exceptionnel – ne l’avait pas interrompu. Il l’avait laissé parler sans le relancer, et c’est bien ce qu’il avait trouvé terrible. Puis, au bout de trois quarts d’heure, il s’était adressé à lui en ces termes : « En résumé, Neuwirth, vous voulez améliorer le sort des femmes ? » Lucien Neuwirth lui avait répondu : « Mon général, vous avez tout compris, vous avez tout résumé. » À ce moment-là, le Général lui avait dit : « Neuwirth, allez-y ! »
Le Général n’est plus là et Lucien Neuwirth non plus. Mais, devant nos responsabilités, mes chers collègues, j’ai envie de vous dire : allons-y !