De ce fait, l’abolitionnisme remet en cause la légitimité d’un marché alors que le prohibitionnisme se contente de fermer les yeux, ce qui est très différent. C’est la raison pour laquelle je soutiens cette troisième position, la position abolitionniste, qui consiste, je le répète, à protéger les victimes et à responsabiliser les responsables.
J’ai aussi entendu certains – M. Borloo, par exemple – s’interroger : ce texte n’arrive-t-il pas trop tôt ? N’aurait-on pas obtenu un consensus plus large en y travaillant davantage ? Question est tout à fait légitime, certes, mais ce texte n’est pas une lubie de dernière minute, ni pour les parlementaires qui ont travaillé au sein de la commission spéciale, ni même pour la ministre que je suis, et qui le soutient activement ; c’est l’aboutissement d’un processus qui remonte au moins au travail de Guy Geoffroy et Danielle Bousquet, c’est-à-dire à 2011, il y a plus de deux ans.