Madame la présidente, madame la ministre, chers collègues, j’ai entendu, depuis le début de cet après-midi, qu’il n’y avait, dans ce texte, rien de concret, à part l’article 16, mais j’y reviendrai. Il y a effectivement cet article 3, et j’abonde dans le sens de mon collègue M. Denaja. Il donne à la personne prostituée, en relation avec l’État, le moyen de disposer d’une carte de séjour, de quoi travailler, de quoi pouvoir exister.
Monsieur Goujon, je vais vous emmener un jour, si vous en êtes d’accord, à venir faire un tour avec moi à Belleville. Je suis députée de Belleville, où l’on trouve ces communautés citées dans le rapport : les Chinois, les Roms. Or je suis amenée à m’occuper d’une gamine sourde et muette – rendez-vous compte ! –, prostituée depuis des années. Nous avons appris qu’elle avait été mise enceinte et que le gamin était retenu dans son pays. Vous ne voulez pas qu’on l’aide, d’abord, pour qu’elle puisse s’en sortir ? Vous voulez qu’elle commence par porter plainte ou qu’elle puisse dire des choses ?