Intervention de Marisol Touraine

Séance en hémicycle du 23 octobre 2012 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2013 — Présentation

Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé :

La double peine du sarkozysme aura été un recul des droits sociaux et un déficit record pour la sécurité sociale.

Recul des droits sociaux avec la réforme injuste des retraites, qui a frappé ceux qui ont commencé à travailler jeunes, et la limitation de l'accès aux soins : déremboursements, forfait à l'hôpital, franchises, taxes sur les mutuelles, explosion du niveau des dépassements d'honoraires, qui nous a amenés à engager une négociation dont je dirai un mot dans un instant. À chaque nouvelle mesure, c'est le niveau de protection de nos concitoyens qui a été affaibli. La facture sociale du dernier quinquennat, c'est un déficit cumulé de 90 milliards d'euros. Or, cette facture, ce sont les Français qui la paient : ils auront dépensé plus pour être moins bien protégés.

Notre projet de loi de financement de la sécurité sociale marque une inversion par rapport à la politique conduite ces dernières années. Les efforts porteront sur le système, et non sur les assurés. Les Français ont besoin de protection, et non d'incertitudes.

Nous assistons depuis plusieurs années à un inexorable délitement du lien social : repli sur soi, peur du déclassement, en particulier chez les classes moyennes, accroissement des inégalités, au premier rang desquelles les inégalités de santé. Plus que jamais, le Gouvernement veut réaffirmer le rôle central de la protection sociale dans le pacte républicain. Vous ne trouverez pas, dans nos rangs, de « déclinistes » ou de fatalistes, qui voudraient renoncer à notre modèle social. Dans le débat central sur notre compétitivité, je ne fais pas partie de ceux qui pensent que notre protection sociale serait un fardeau. Elle est, au contraire, une promesse de liberté. Les Français ne seront pas plus compétitifs en étant moins bien protégés.

C'est parce qu'on est bien protégé qu'on se projette dans l'avenir.

C'est parce qu'on est bien protégé qu'on ose prendre des risques.

C'est parce qu'on est soi-même bien protégé que l'on accepte de contribuer à la protection de tous.

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