Quelle déception, mes chers collègues ! Comme jeune parlementaire, je me faisais une joie d'avoir à répondre, au nom du groupe socialiste, à la motion de rejet présentée par l'ancien président de l'Assemblée nationale. Je m'attendais, peut-être naïvement, à ce que ce votre motion de rejet, monsieur Accoyer, fût motivée par tout ce que vous avez défendu au cours des cinq dernières années. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Je m'attendais, par exemple, à ce que, d'une manière parfaitement honnête, vous nous disiez que ce PLFSS ne vous convient pas parce qu'il ne comporte aucune mesure de déremboursement, alors que vous aviez mis un point d'honneur, au cours des cinq dernières années, à en prendre à chaque PLFSS. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Nous marquons, sur ce point, une rupture.
Je m'attendais à ce que vous me disiez que ce PLFSS vous révulse parce qu'il réhabilite l'hôpital public, vous qui, avec l'inique convergence tarifaire et la mise en place de la tarification à 100 % à l'activité à l'hôpital, avez cherché à le soumettre à la logique de l'entreprise. Ce PLFSS tourne le dos à cela, il marque une rupture.
Je m'attendais à ce que vous nous disiez que ce projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2013 vous révulse car il réhabilite l'hôpital, alors que vous aviez cherché à le soumettre à la logique de l'entreprise par l'inique convergence tarifaire ou la mise en place de la tarification à l'activité à 100 % à l'hôpital. Ce PLFSS tourne le dos à tout cela et marque une rupture.
Je m'attendais à ce que vous nous disiez que ce PLFSS vous incommode parce qu'il traduit une vision engagée de l'organisation du système de soins. Il s'attaque par exemple au problème des déserts médicaux, en créant 200 postes de praticiens territoriaux de médecine générale quand vous aviez, au contraire, laissé en jachère l'organisation des soins, privilégiant le laissez-faire, le laisser-aller, et en fin de compte le chacun pour soi. À cet égard encore, ce texte marque une rupture.
Je m'attendais enfin à ce que vous nous disiez que ce PLFSS vous contrarie, car il pose les premiers jalons de la réforme de la prise en charge de la perte d'autonomie, sujet sur lequel, pendant cinq ans, vous vous êtes contentés de gesticuler. Pendant cinq ans, de colloques en promesses emphatiques du Président de la République, vous avez berné les personnes âgées de ce pays en prétendant que réformeriez la prise en charge de la perte d'autonomie ! (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)