Avant de rejeter cet amendement, il faut prendre le temps de la réflexion.
En effet, l'espérance de vie en bonne santé augmente pour tous, notamment pour les médecins. Parmi ceux qui arrivent aujourd'hui à l'âge de la retraite, nombreux sont ceux qui souhaitent continuer à exercer ce métier valorisant et extrêmement intéressant.
Beaucoup, qui cumulent retraites, remplacements ou activité et retraite en même temps, sont rebutés par l'obligation de payer des cotisations retraite n'ouvrant pas droit à prestation. Ces sommes sont assez élevées chaque mois et leur demandent une activité relativement importante. Or, ils ne souhaitent sans doute pas travailler à plus de 60 ans comme on travaille à 30 ou 35 ans.
Ces médecins sont les enfants du baby-boom, des post-soixante-huitards, qui ont réussi leur première année de médecine avant l'instauration du numerus clausus, qui est devenu par la suite de plus en plus sévère. Ils sont aujourd'hui nombreux : on n'a jamais autant compté de médecins installés, c'est du moins ce que je constate dans ma circonscription.
Cette piste est donc quand même intéressante. Elle pourrait être envisageable et permettrait d'éviter certaines manoeuvres coercitives envers nos jeunes confrères que l'on veut installer pendant deux ans dans des zones sous-denses. Le Président de la République n'affirmait-il pas, dans ses promesses de campagne, qu'il n'y aurait pas de mesures coercitives mais uniquement incitatives ?
Il faut quand même savoir que 95 % des jeunes internes ne connaissent pas les mesures incitatives. À nous donc de les leur faire connaître, de motiver ces jeunes médecins et de modifier les études de médecine. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)