Je pense également aux députés du monde occitan, en particulier à Alain Marc, aux locuteurs basques et au monde de l’outre-mer, ce monde créole qui est si riche. Bref, si chaque opinion est respectable, car nous sommes tous des députés de la nation, vous conviendrez que l’opinion des députés concernés l’est particulièrement.
Ces députés souhaitent que notre pays ait une relation sereine, fondée sur la confiance, avec l’ensemble des langues de France, qu’elles soient de métropole ou d’outre-mer – une relation franche et positive. Le temps du mépris est, je l’espère, définitivement révolu. Mais les Bretons, et d’autres aussi je suppose, n’oublient pas ce qu’on appelait le « symbole », qui était remis comme punition aux élèves qui avaient le tort de parler leur langue, fût-ce dans la cour d’école. Ils n’oublient pas davantage celui qu’on a évoqué déjà, le funeste abbé Grégoire qui, en 1793, disait « la réaction parle bas-breton » et qui détourna les idéaux de 1789 pour éradiquer les langues régionales et la spécificité de nos territoires.
Je voudrais également être sûr que le temps de l’indifférence est derrière nous. Les militants des langues régionales ne sollicitent pas l’aumône d’un traitement palliatif mais demandent la mise en place d’une politique de promotion de ces langues qui, selon notre Constitution depuis la révision de 2008, « appartiennent au patrimoine de la France ».