Intervention de Marc Le Fur

Séance en hémicycle du 22 janvier 2014 à 21h30
Ratification de la charte européenne des langues régionales ou minoritaires — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur :

Exactement, c’est extrêmement clair, ce sont les langues traditionnellement pratiquées en France et elles sont listées.

Finissons-en aussi avec un paradoxe français : hors de nos frontières, notre État se fait le protecteur de la diversité, et dès qu’il s’agit des langues régionales, chez nous, il la nie.

La France a ainsi ratifié la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, dans laquelle il est précisé que la diversité linguistique est un élément fondamental de la diversité culturelle. Nous l’avons signée en 2005, et sans réserve aucune. Pourquoi ne l’applique-t-on pas chez nous ?

Déjà en 2003, toujours sans réserve, notre pays avait ratifié la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Jacques Chirac, au terme de son mandat, avait créé une fondation et sollicité le concours de Rozenn Milin, une militante du breton qui s’était investie dans cette cause de la diversité culturelle et linguistique.

Nous sommes tous ici des défenseurs de la francophonie, mais celle-ci, bien souvent menacée, sollicite les mêmes moyens que nous pour les langues régionales. À l’échelle du monde, le français s’apparente d’ailleurs à une langue régionale. Soyons donc cohérents : soyons des défenseurs de la francophonie et, ipso facto, des langues régionale. Il n’y a aucune contradiction. Je prétends être un bon Français, et je dénie à quiconque le droit de me dire le contraire, tout en étant un bon Breton, et j’imagine qu’il en va de même des Corses, des Alsaciens et des autres.

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