En feuilletant le dernier numéro du magazine D’Heimetsproch un Tradition, Langues de chez moi et tradition, mon regard a été accroché par un article intitulé « Cela vous a-t-il aussi frappé ? ». Je le cite : « Du neuf nous arrive une ancienne chanson, promesse pour tous les citoyens oeuvrant pour la survie d’une langue régionale en France. Une vraie promesse avec d’autres raisons à la clé ? Évidemment, en 2014, nous serons tous appelés aux urnes pour l’élection des conseils municipaux puis des députés européens. Y aurait-il un lien avec la promesse de ratification de la Charte que nous, Français, sommes parmi les derniers à ne pas avoir adoptée ? L’année entamée nous dira jusqu’à quel point ces promesses sont crédibles ».
J’espère de tout coeur que cette proposition de loi ne nous mènera pas dans une impasse et que nous ne finirons pas par « jeter le fusil dans les blés », selon une belle expression alsacienne !
L’avancée de 2008, au Congrès de Versailles, n’a malheureusement pas été déterminante, le projet de loi qui devait permettre le développement des langues régionales appartenant au patrimoine de la France n’ayant jamais suivi. Peut-être n’est-il pas trop tard, madame la ministre !
Je suis de la génération d’Alsaciens qui a appris le français à l’école. Bilingue dès le cours préparatoire, j’ai parfait mon éducation en alsacien en famille tout en continuant ma scolarité en français. Aujourd’hui plus que jamais, le bilinguisme dès le plus jeune âge est un atout majeur pour notre jeunesse, non seulement pour l’apprentissage des langues vivantes mais aussi pour l’insertion professionnelle.
L’Office pour la langue et la culture d’Alsace fêtera en mars prochain la douzième édition du « E Friehjohr fer unseri Sproch », le « Printemps pour notre langue », en semant sur le terreau fertile de nos traditions et de notre langue régionale. Avec la ratification de la Charte, nous pourrons espérer de belles moissons !