Madame la ministre, ma question concerne une situation locale : permettez-moi d’appeler votre attention sur la situation inquiétante de la maison d’arrêt de La Talaudière, située dans ma circonscription, et qui concerne aussi des maisons d’arrêt présentant des caractéristiques similaires.
En début de législature, je vous avais interrogée sur le projet de reconstruction qui avait été envisagé par le précédent gouvernement, sachant qu’il est tout à fait indispensable de poursuivre sans délai la réhabilitation de l’existant.
Cet établissement accueille 386 détenus, dont 22 femmes, pour une capacité, hors semi-liberté, de 285 places.
Ni les conditions de détention, ni la garantie de la sécurité des personnels ne sont plus réunies, comme l’attestent la surpopulation carcérale, avec un taux d’occupation de près de 170 % pour le bâtiment A, la recrudescence des agressions sur les personnels et un taux d’encadrement et de surveillance en personnel qui continue de se dégrader.
En janvier 2014, sans qu’il y ait d’agent en congé, 1 127 heures supplémentaires ont dû être effectuées. Pour les mois qui viennent, la prévision est de 1 600 heures. Actuellement, le service est de douze heures, et cela pourrait même être officialisé. Vous avouerez que c’est complètement anormal.
Par ailleurs, il n’y a plus de psychologue pour le personnel. À un certain moment, l’administration a dû faire venir une psychologue de la direction interrégionale pour prendre en charge les agents victimes d’agressivité : je vous laisse juge, madame la ministre, de l’efficacité d’une telle mesure.
Dans votre plan, des crédits avaient été réservés pour sécuriser le périmètre et l’établissement.
Qu’en est-il de la réfection de la cour réservée aux sports ? Ce sont peut-être des problèmes très locaux, mais il me semble que, malgré tout, ils méritent d’être évoqués.
En ce qui le concerne, le réseau d’eau, est, semble-t-il, sur le point de lâcher, ce qui pourrait, selon la directrice interrégionale, entraîner la fermeture de l’établissement.
Il est donc nécessaire de prendre des décisions et de rassurer les personnels pénitentiaires, aussi bien s’agissant des effectifs que des travaux.
Dans le contexte budgétaire difficile que nous connaissons, je sais que ces efforts indispensables appellent des arbitrages compliqués, mais on ne peut laisser dériver une telle situation : il y a urgence.
Aussi, madame la garde des sceaux, souhaiterais-je connaître vos intentions en la matière.