Enfin, le sous-amendement no 79 a lui aussi été déposé dans l’urgence, compte tenu de la façon dont s’est déroulé l’examen des articles en commission. Il vise à faire passer dans la réalité la modification proposée du statut juridique de l’animal : dès lors que son caractère sensible est reconnu, certaines pratiques telles que la corrida devraient être interdites. La corrida nie en effet le caractère sensible des animaux, amenés à souffrir pour notre seule distraction. Nous sommes nombreux dans cet hémicycle, et sur tous les bancs, à dénoncer les usages de ce genre. J’ai d’ailleurs déposé une proposition de loi sur le sujet en octobre 2012, comme notre collègue Geneviève Gaillard qui a fait de même en décembre 2013 ; elle en avait déjà déposé une sous la précédente législature avec les membres du groupe d’études « Protection des animaux ». C’est dire à quel point ce combat est cher à nombre d’entre nous. Le débat doit désormais avoir lieu, tant la corrida est clairement rejetée par une majorité de Français : il ressort d’un sondage CSA du 19 septembre 2012 que 57 % de nos compatriotes penchent en faveur de son interdiction. Je tiens à préciser que la prohibition de la corrida ne signifierait pas celle de pratiques telles que les courses camarguaises ou les courses landaises, qui n’impliquent ni sévices ni mise à mort. Ces courses font partie du patrimoine de certaines régions françaises, bien plus que la corrida. Rappelons également que la corrida a déjà été interdite dans plusieurs régions, notamment en Catalogne. On peut difficilement imaginer qu’un tel spectacle puisse perdurer en France, au nom d’une prétendue tradition. Je vous invite donc à adopter le sous-amendement no 79 .