Monsieur le ministre, ma question portera sur le développement de l'agriculture biologique en France. Un « plan bio » doit être présenté en juin 2013 et une loi d'orientation est prévue d'ici à la fin 2013. Mais si rien n'est fait en début de mandat dans ce domaine, il sera peut-être alors très difficile d'imprimer un mouvement d'ampleur en faveur de la transition écologique de l'agriculture.
La filière de l'agriculture biologique a de nombreux atouts. J'en citerai trois : elle est créatrice d'emplois puisqu'elle compte 7 % de la main-d'oeuvre agricole pour 4 % de la surface agricole utile ; elle est en croissance avec une progression du marché de 47 % entre 2008 et 2011 ; enfin, les importations de produits biologiques sont en baisse, ce qui est bénéfique pour notre balance commerciale. Pourtant, 3,1 % seulement de la surface agricole utile en France est en agriculture biologique, alors que la moyenne européenne est de plus de 5 %. Pour atteindre 20 % de la surface agricole en 2020, ne serait-il pas nécessaire de consacrer au moins 20 % du budget de l'agriculture à la filière bio ? Dans cette optique, on ne peut que regretter la baisse de 5 % du budget de l'Agence bio.
Je m'interroge sur plusieurs points. Vous avez parlé de l'enseignement de l'agriculture. Pourrait-on donner, aujourd'hui, la priorité à l'enseignement de l'agriculture biologique ? L'innovation dans ce secteur ne devant pas être laissée de côté, interviendrez-vous pour que la future banque publique d'investissement s'engage dans ce secteur ? Les aliments bio n'ont représenté que 2,1 % du total des achats alimentaires dans les établissements de restauration collective. Le coût n'est pas la seule raison : le problème est plutôt celui de l'approvisionnement en grande quantité de produits déjà transformés dans des légumeries bio. Quelles actions immédiates, avant la prochaine loi d'orientation, comptez-vous entreprendre à cet égard ?
Ma dernière question porte sur un sujet différent. J'ai déposé, au nom du groupe écologiste, une proposition de résolution sur la préservation des abeilles et l'interdiction des pesticides néonicotinoïdes. Quelle est votre position à ce sujet et quand sera dévoilé le « plan abeille » annoncé lors de la conférence environnementale ?