Après son exposé d'un grand lyrisme, je veux dire au ministre qu'il devra cesser un jour de nous demander ce que nous avons fait. Assumez votre budget pour 2013 : c'est vous qui l'avez élaboré !
Ce n'est pas, selon vous, une question de vie ou de mort. Mais pour un agriculteur, confronté à une telle difficulté, c'est une question de vie ou de mort de l'entreprise ! Pour les salariés, c'est une question de vie ou de mort ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.) Ceux-ci ne demandent qu'une chose, travailler, et vous, vous faites le maximum pour que personne ne puisse travailler dans notre pays. Vous vous êtes déjà attaqués aux familles, puis aux artisans et aux commerçants. Vous vous en prenez aujourd'hui aux agriculteurs ! (Protestations sur les bancs du groupe SRC.)
Après ce tour de passe-passe, il vous faudra tenir un langage de vérité. C'est ce que nous attendons. Croyez-moi, nous ne faisons pas erreur. Nous ne sommes pas engagés dans un combat politique, de droite ou de gauche, nous sommes en train de travailler pour l'agriculture, pour l'avenir de notre pays, pour permettre simplement aux hommes et aux femmes qui travaillent la terre de pouvoir en vivre.
Vous pouvez bien être lyriques mais, dans vos communiqués de presse, vous vous félicitez du maintien de la dotation, au titre de l'exonération des charges patronales.
Vous vous vantez de maintenir, pour 2013, la dotation de 2012, qui est en effet strictement égale en valeur puisque l'engagement de dépenses est de 506 millions d'euros. En revanche, vous ne dites pas que cette mesure va engendrer une charge supplémentaire de plus de 100 millions d'euros pour les employeurs agricoles. Vous ne tenez pas un langage de vérité, mais les agriculteurs ont compris votre tour de passe-passe. Du reste, s'ils manifestent, c'est parce que vos mesures ne les satisfont pas.