Madame la présidente, madame la ministre, monsieur le président de la commission des lois, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, l’égalité n’est pas un mot, un concept ou une théorie. L’égalité est un gage de construction d’une société libre et épanouie ; elle est la condition à l’affranchissement de notre peuple et à l’affirmation des principes qui le définissent ; elle est la promesse de l’émancipation des générations présentes et futures, des femmes et de la société tout entière ; elle est au coeur de notre République, le ciment de ses valeurs, symboliquement placée au centre de notre devise nationale. L’égalité est ainsi une grande cause à défendre, sans relâche et sans détour, par tous et partout. Elle est l’un des piliers de notre vivre-ensemble, qui ne doit jamais vaciller et qui doit trouver son application concrète dans la loi.
C’est cet objectif que s’est fixé le Gouvernement à travers ce projet de loi, auquel j’apporte mon vif soutien.
Si la nécessité d’établir l’égalité semble faire l’unanimité, dans les faits, force est de constater que l’égalité réelle n’est pas acquise. Malgré de véritables progrès qu’il nous faut saluer, la persistance d’inégalités entre femmes et hommes donne tout son sens à ce projet de loi qui marque l’engagement décisif du Gouvernement dans ce combat exigeant. À ce titre, je veux de nouveau signifier ma reconnaissance pour le travail accompli par Mme la ministre des droits des femmes et ma fierté d’y avoir été associée.
Avec volontarisme et conviction, avec hauteur et dignité, vous avez porté, madame la ministre, ce projet de loi et les messages qu’il incarne, faisant émerger l’idée d’une lutte globale à mener de manière transversale, mobilisant le Gouvernement et la majorité dans le long combat de la gauche en faveur des droits des femmes et de l’égalité, soutenu aujourd’hui avec force par le Président de la République.
Lors de la première lecture de ce projet de loi dans notre assemblée, la commission des affaires culturelles et de l’éducation, dont j’étais rapporteure pour avis, s’est particulièrement intéressée aux domaines de la culture, des médias et du sport.
Sur la question des médias, je me réjouis de l’adoption conforme au Sénat de l’article 16, qui assure le respect des droits des femmes dans la communication audiovisuelle. Ainsi, l’audiovisuel public diffusera des programmes contribuant à la lutte contre les préjugés et les violences faites aux femmes. Par ailleurs, la mission de contrôle du CSA est renforcée afin de lutter notamment contre les stéréotypes sexistes.
Dans le domaine culturel, je regrette la suppression au Sénat des articles 16 bis et 18 B, qui avaient été introduits dans le but, notamment, d’intégrer dans les écoles de journalisme un enseignement spécifique sur l’égalité entre femmes et hommes et la lutte contre les préjugés. Il nous a été reproché la dimension « ingérante » de cette démarche. Si je comprends les raisons de cette interprétation, j’en réfute le fondement. L’amendement que j’avais défendu n’avait en aucun cas pour lecture possible l’atteinte à la liberté de la presse, à laquelle nous sommes profondément attachés. Il s’agissait de pointer du doigt, bilan à l’appui, le fait bien réel que chaque jour une dimension sexiste persiste dans les médias. Il nous paraissait essentiel que le secteur des médias s’empare aussi de cette cause.