Intervention de Nicolas Dhuicq

Séance en hémicycle du 27 juin 2014 à 9h30
Autorité parentale et intérêt de l'enfant — Article 15

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dhuicq :

J’en reviens aux articles que nous venons d’examiner. Un enfant, au cours de sa construction, noue ses premiers liens dans le ventre de sa mère, qu’on le veuille ou non. Par la suite, le père fait son métier de séparation de la dyade primitive, puis l’enfant noue des relations avec des adultes successifs. Vous pouvez soupirer, madame la secrétaire d’État, mais telle est bien la réalité.

Le texte que nous examinons désorganise savamment cette construction selon une logique parfaitement délétère consistant à nier la construction humaine, le lien biologique et le rôle des parents. Vous faites en sorte que le tiers dont chacun sait, y compris les écoliers qui nous écoutent dans la tribune du public, qu’il fait référence au chiffre trois, devienne un prétendu entier sans doute supérieur : quatre, cinq, six, sept, huit, au gré des rencontres des adultes qui seront dans le meilleur des cas le père et la mère ayant donné la vie à l’enfant.

J’ai entendu dire une fois de plus qu’il existe un droit à l’enfant. Il n’existe aucun droit à l’enfant. Cette expression fait référence à la toute-puissance des adultes, égoïstes et immatures, tentant de réaliser leur rêve d’immortalité par la procréation. Tel est le découplage que vous êtes en train de défendre à gauche !

Nous avons tous contracté une dette à l’égard de ceux qui nous ont précédés, nos parents en particulier. Se construire suppose de la solder en nouant d’autres liens avec des plus jeunes. Voilà pourquoi nous sommes ici aujourd’hui et nous continuerons à nous battre en dépit de conditions de débat déplorables.

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