J’ai assisté avec inquiétude et irritation aux assauts répétés du patronat contre le projet de loi et sa mise en application. Comme je sais votre attachement à ce droit nouveau pour les salariés de notre pays – qui est une avancée qui honore la gauche –, je voudrais dire ma préoccupation par rapport à la situation actuelle. Vous aviez confié une mission de concertation à M. de Virville qui vous a remis ses préconisations sur des perspectives de décrets intéressants et significatifs. Mais dimanche, le ciel s’est brutalement assombri quand l’ensemble des organisations patronales est monté au créneau contre le compte de prévention de la pénibilité.
Se faire donner des leçons par Pierre Gattaz que la presse a qualifié ce matin de « roi de l’optimisation fiscale » et par le club des millionnaires de l’association française des entreprises privées est insupportable même si je ne réduis pas les entrepreneurs de ce pays à ceux-là. L’acharnement à détruire le compte pénibilité a, hélas, reçu un écho favorable auprès du Premier ministre qui s’exprimait ce matin dans Les Échos. Je déplore vivement ce recul.
En cet instant, je pense à ce carrier, rencontré lors d’une visite ministérielle de M. Arnaud Montebourg dans le Val d’Oise, qui travaille dans des mines de gypse à quatre-vingts mètres sous terre. Je pouvais alors lui dire que grâce à ce texte, il y aurait des avancées sur sa retraite et la possibilité d’une reconversion.