Cet article 9 est au coeur du débat qui traverse cet hémicycle depuis plusieurs jours. Je dois dire qu’il suscite chez moi une réelle incompréhension et un vrai désarroi, que je vais ici exprimer.
Pourquoi prendre la décision de geler les pensions de retraite de nos concitoyens pendant dix-huit mois, décision qui, même si elle épargne les pensions d’un montant inférieur à 1 200 euros, aura des conséquences sur le pouvoir d’achat de nombreuses familles dont le revenu n’est pas pour autant élevé. Pourquoi, alors que d’autres choix sont possibles ?
Ce que nous voulons démontrer à travers les amendements que plusieurs collègues et moi-même avons déposés, c’est que ces orientations ne sont pas une fatalité : il est possible de faire autrement. En conditionnant les aides aux entreprises pour s’assurer de leur efficacité, en les ciblant vers celles qui en ont le plus besoin, on peut diminuer le volume des aides accordées tout en faisant mieux, mieux pour l’emploi, mieux pour la compétitivité, mieux pour le pouvoir d’achat en évitant le gel des retraites.
Pourquoi s’entêter à maintenir cette mesure ? Quand on a une retraite de 1 400 euros par mois, il n’est pas anodin de perdre une quinzaine d’euros. Évidemment, les Français sont prêts à faire des efforts pour l’amélioration de notre situation économique, mais à la condition toutefois que ces efforts soient utiles et justes. Or, je pense que ce n’est pas le cas avec les dispositions proposées dans ce projet de loi, particulièrement dans cet article.
Les Français ne comprendront pas que l’on continue à donner des aides aux entreprises sans condition pour un montant de 41 milliards d’euros alors que l’on leur demande un effort à travers le gel de la revalorisation de leurs prestations.
Il est encore temps de faire d’autres choix, d’emprunter d’autres chemins. Supprimons cet article 9 !