Je crois que nous faisons fausse route. L’autorisation d’exploiter est accordée à un agriculteur lorsqu’il a vingt-cinq ans et qu’il se lance. À partir de ce moment, son exploitation, la nature de celle-ci, sa spécialisation n’auraient plus le droit de changer ? Vous êtes loin de la vraie vie ! À vingt-cinq ans, il a un projet, mais celui-ci va évoluer et ne sera plus le même quand il aura trente ans, et cela aura des incidences, évidemment, sur l’emploi, sur le mode de structure. Et il en ira de même quand il aura trente-cinq ans.
Vous avez à l’esprit l’idée de figer les choses, monsieur le ministre. Revenons à des réalités plus simples. Il faut, au contraire, permettre l’évolution de nos exploitations. Elles ne demandent que cela, et c’est ce qu’il faut leur autoriser. Ne rappelez donc pas en permanence à l’exploitant qui a obtenu son autorisation d’exploiter il y a quinze ans les conditions dans lesquelles il l’a obtenue, parce que, pendant ces quinze ans, les choses ont évolué. Et heureusement qu’elles ont évolué ! Respectons cette évolution, qui est voulue par un chef d’entreprise ! Vous avez affaire à un chef d’entreprise et pas à un fonctionnaire aux ordres !