Intervention de Pierre-Alain Muet

Séance en hémicycle du 9 juillet 2014 à 15h00
Règlement du budget et approbation des comptes de l'année 2013 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Alain Muet :

Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, puisque nous arrivons à la fin de la discussion générale de ce projet de loi de règlement, mon intervention sera à la charnière de ce projet et du débat d’orientation budgétaire.

La stratégie qu’a choisie le Gouvernement quand il est arrivé aux affaires était la bonne : donner la priorité à la réduction des déficits – il fallait arrêter le plus vite possible l’hémorragie de la dette – et soutenir simultanément l’emploi. Si l’on ne retrouve pas les résultats dans les comptes effectifs, c’est tout simplement que la récession qui touche l’Europe depuis trois ans était bien plus profonde et bien plus longue que ce que l’on attendait, bien plus profonde parce qu’elle est malheureusement d’une ampleur comparable à celle qu’a connue l’Europe après la précédente grande crise dans les années 30.

L’on ne sort pas d’une récession de cette importance de façon simple. Cela se voit dans la conjoncture, puisque, après avoir redémarré l’année dernière pendant un ou deux trimestres, la croissance connaît à nouveau un replat. La demande a en effet du mal à repartir lorsque l’on doit réduire les déficits, ce qui pèse forcément sur la croissance.

Le Gouvernement a fait des choix importants sur l’offre, avec le CICE puis tout un ensemble de mesures d’allégement. Il ne faut pas opposer politique de l’offre et politique de la demande, elles n’ont pas le même horizon. Une politique de l’offre, cela joue à moyen terme. Cela change la croissance potentielle, cela permet d’avoir une croissance plus forte dans le futur, ce n’est pas la seule solution pour sortir de la récession. Il faut donc prêter en même temps une forte attention à la demande, d’autant plus que la réduction des déficits, que nous devons poursuivre, aura, on le sait, un effet plutôt dépressif sur la croissance.

Que faut-il donc faire dans cette situation ? Tant que la croissance n’est pas suffisante pour créer des emplois, il est pertinent de continuer à mener des actions massives sur les emplois aidés et l’apprentissage, qui sont le type même de politique conjoncturelle bien adaptée à une conjoncture où l’on doit continuer à réduire les déficits, et essayer d’obtenir le plus rapidement possible le retournement de la courbe du chômage.

L’objectif du Président de la République, qui est d’obtenir le plus vite possible ce retournement, est pertinent, parce que, dans la situation conjoncturelle actuelle, je le répète, c’est l’emploi qui fait la croissance. Quand vous créez un emploi d’avenir, c’est du revenu immédiatement dépensé, un débouché pour les entreprises, de la confiance pour les ménages,…

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