Intervention de Jean-François Lamour

Séance en hémicycle du 15 juillet 2014 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2014 — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-François Lamour :

Mais que représentent ces baisses quand, ces deux dernières années, tant de petits revenus sont entrés pour la première fois dans le barème ou ont vu leur impôt multiplié par dix ? Ces mesurettes ne suffiront pas à calmer la grogne d’un peuple qui ploie, depuis trop longtemps, sous le fardeau fiscal !

Car, contrairement à ce que vous voudriez nous faire croire, monsieur le secrétaire d’État, les Français doivent s’apprêter à subir une nouvelle augmentation d’impôts de 4,5 milliards d’euros. Et l’essentiel de l’effort sera supporté non pas par les riches, mais par les contribuables déclarant entre 20 000 et 40 000 euros de revenus annuels, c’est-à-dire, encore une fois, par les classes moyennes, qui sont décidément les vaches à lait du système.

Hausse de l’impôt sur le revenu, cotisations retraite, TVA, droits de mutation, quotient familial…, telle est la réalité de votre politique budgétaire pour de très nombreux Français que ce gouvernement a fait l’erreur de compter pour portion négligeable. Il y a, dans cette accumulation indigeste d’impôts et de taxes, comme une réminiscence de l’Ancien Régime, comme le rappel d’un modèle fiscal qu’on voudrait voir aboli, ou du moins profondément renouvelé.

Chers collègues de la majorité, en ne comptant que sur l’impôt, sur la lutte contre la fraude fiscale et sur des taux d’intérêt particulièrement bas pour remettre nos finances à flot, vous vous bercez des douces illusions d’un autre temps. Ce budget rectificatif est trop timide, trop timoré par rapport au défi de l’endettement.

Oui, il faut à ce pays, qui meurt de sa bureaucratie et de l’idée fausse et trop longtemps véhiculée qu’on ne fait mieux qu’avec plus, des réformes structurelles à la hauteur des enjeux auxquels il doit faire face. Oui, si vous nous présentiez de telles réformes, qui agiraient sur la masse salariale, sur l’organisation même de notre administration, et non pas seulement sur la modernisation de l’action publique, qui n’est que la version light de la révision générale des politiques publiques, alors nous les soutiendrions.

Mais, une fois encore, dans votre appréhension des problématiques économiques et budgétaires, vous vous laissez aller à ces facilités de raisonnement qui vous ont toujours conduits dans l’impasse en temps de crise.

Vous avez mis des mois à admettre que la France avait un problème de compétitivité, et dans l’intervalle vous avez abrogé la TVA anti-délocalisation.

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