Intervention de Marie-Anne Chapdelaine

Séance en hémicycle du 23 juillet 2014 à 15h00
Égalité entre les femmes et les hommes — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Anne Chapdelaine :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, par habitude, par tradition parfois, les mentalités se structurent autour de représentations, d’idées préconçues, qui s’ancrent durablement dans les esprits, dans tous les esprits, même parfois les plus bienveillants. L’égalité homme-femme est de ces combats menés contre la facilité, contre les mauvaises coutumes. La reproduction de comportements et de pratiques alimentant l’inégalité entre les hommes et les femmes a une traduction aussi concrète qu’inquiétante : 80 % des tâches domestiques sont assurées par les femmes ; 80 % des salariés à temps partiel sont des femmes ; 27 %, telle est toujours la différence de rémunération entre les hommes et les femmes.

Notre gouvernement a pris le sujet dans toute sa dimension, je pense notamment à l’égalité professionnelle et à la lutte contre les discriminations au travail, à la lutte contre les violences et les stéréotypes sexistes, à la lutte contre la précarité et à l’égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités politiques, sociales et professionnelles.

Ce faisant, nous répondons à tous les enjeux, à ceux connus de longue date – je pense, par exemple, à la question salariale –, mais également aux enjeux plus récents – la place des pères dans l’éducation des enfants, le temps de vie personnel, notre représentation collective du rôle des femmes, depuis la sphère familiale jusqu’aux médias. Nous sommes en effet sur une problématique ouverte aux aléas de notre société, au vent de notre monde moderne, pas forcément toujours heureux. Cinq chantiers sont engagés : assurer une égalité salariale entre les hommes et les femmes ; mieux concilier vie personnelle et vie professionnelle ; lutter contre la précarité des femmes ; protéger les femmes contre les violences ; et surtout, assurer une juste représentation des femmes dans la société.

Mais des mesures concrètes sont déjà initiées. Pour en citer quelques-unes : réformer le congé parental afin de favoriser le retour des femmes vers l’emploi et de rééquilibrer la répartition des responsabilités parentales au sein du couple ; expérimenter un mécanisme de garantie publique contre les impayés de pension alimentaire – un véritable progrès ; appliquer le principe de l’éviction du domicile de l’auteur des violences, car la femme est souvent contrainte d’y rester parce qu’elle ne sait pas où aller, et favoriser le départ de celui qui est violent, voilà un véritable progrès ; et surtout, assurer la parité en politique en augmentant le taux de modulation des financements des partis politiques qui ne respectent pas la parité aux élections législatives. Si on constate que nous sommes aujourd’hui très nombreuse dans l’hémicycle, quand l’on compare le nombre d’élues et d’élus, il y a encore trop peu de femmes. Chacune, à la place qui est la sienne, servira la cause de l’égalité homme-femme. La lutte pour l’égalité est un de nos combats ; François Hollande l’avait annoncé et nous nous y tenons à la lettre. Ce combat nous honore car nous prenons le soin de ne jamais nous satisfaire de l’existant ni baisser la garde devant les difficultés.

Une société s’élève lorsqu’elle permet à tous d’y trouver leur place juste et entière. Ce projet de loi y répond parfaitement et nous ne pouvons qu’être honorées d’y porter notre voix.

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