Pour ma part, je ne crois pas possible que les pays membres de la CEDEAO puissent disposer si vite d'une force d'intervention crédible – surtout si les Algériens mettent des conditions à la composition de l'armée. M. François Loncle a mentionné des salafistes arrivés de Libye, mais l'on parle aussi de djihadistes venus en nombre de Tindouf, ce qui ne manque pas de surprendre. Sachant l'extraordinaire croissance du budget militaire de l'Algérie depuis dix ans – le premier de toute l'Afrique -, il est permis de douter qu'elle peine tant à contrôler ses frontières. Pensez-vous, monsieur le ministre, que l'Algérie continuera d'écarter toute intervention militaire et de soutenir la recherche du consensus en vue d'une sortie de crise pacifique dont on voit mal qu'elle puisse exister, même à moyen terme ?