J’ai un avis un peu différent de celui de mon collègue Gilles Lurton ; cela montre que les situations que nous rencontrons sur nos territoires sont diverses.
Dans ma circonscription, deux établissements qui avaient créé des lits d’accueil temporaire ont été obligés de les transformer à nouveau en lits d’accueil permanent parce que la demande était inférieure à ce qu’ils avaient prévu. La non-occupation des lits a en effet constitué un manque à gagner qui aurait pu les mettre en difficulté sur le plan budgétaire.
L’augmentation du montant du plan d’aide me paraît être une bonne mesure : permettre aux aidants de bénéficier d’un répit grâce à une aide annuelle de 500 euros donnera à un peu d’oxygène à certaines familles.
Cependant, au-delà du problème financier, il existe un problème plus psychologique : les aidants qui s’occupent quotidiennement d’une personne âgée dépendante éprouvent une certaine culpabilité à placer celle-ci dans un établissement et craignent qu’elle pense qu’on veut se débarrasser d’elle. C’est un des blocages qui limitent le succès du dispositif d’accueil temporaire ; du moins c’est l’analyse qui est faite dans mon département.
Débloquer la situation sur le plan financier est une bonne chose, mais il faudra aussi alléger les aidants de leur culpabilité, peut-être grâce à l’intervention de bénévoles auprès des familles ou à l’organisation de groupes de parole, car une semaine de répit est pour eux un appui précieux.