Le Haut Conseil de l’âge a été conçu pour porter à un niveau différent les missions du Comité national des retraités et personnes âgées et, surtout, pour les actualiser à l’aune du défi de la transition démographique. Ce choix a d’ailleurs été validé par toutes les instances ministérielles et interministérielles, le Conseil d’État et le Conseil économique, social et environnemental.
Diluer aujourd’hui ce Haut Conseil de l’âge en le fusionnant avec le Haut Conseil de la famille, c’est affaiblir sa lisibilité et l’empêcher d’atteindre son objectif d’aborder les défis de la transition démographique en tenant compte de la diversité, de la nouveauté et de la transversalité du phénomène, au lieu de concentrer son action sur le seul enjeu des familles.
Alors que nous avons annoncé que le problème de l’avancée en âge serait désormais au coeur de toutes les politiques publiques, je redoute beaucoup que l’amendement no 638 du Gouvernement aboutisse à priver le Premier ministre d’un outil extrêmement utile et efficace pour anticiper, accompagner et irriguer les politiques publiques des multiples enjeux de la problématique de l’âge.
Par ailleurs, la création du Haut Conseil de l’âge est une manière d’impliquer les âgés au moyen d’un vocabulaire qui leur permette de participer à la transition démographique, dont ils sont bien évidemment les premiers acteurs. Comme on l’a dit autrefois à propos des handicapés – avec beaucoup de succès, d’ailleurs –, il ne faut jamais rien faire pour les âgés sans les âgés eux-mêmes. Il faut les impliquer dans la République !
En matière de transition démographique, nous sommes aujourd’hui au même point que nous étions en 1974 en matière de transition écologique, quand René Dumont s’est présenté à l’élection présidentielle.