Intervention de Laurent Baumel

Séance en hémicycle du 17 octobre 2014 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 - projet de loi de finances pour 2015 — Article 9

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Baumel :

Ce n’est pas négligeable.

S’agissant de l’investissement, comme l’a souligné mon collègue Pascal Cherki, on ne peut pas imaginer que cette baisse brutale n’aura aucun impact sur les travaux publics, donc sur l’emploi dans le secteur du BTP dans nos territoires.

Avec cet article 9, on touche à ce qui est un peu irrationnel dans la politique que nous menons. Pourquoi sommes-nous obligés de réaliser cette économie de 3,7 milliards d’euros ? Pas simplement, comme cela vient d’être dit, pour contribuer au redressement financier du pays et pour diminuer la dette de l’État : c’est une fable que l’on peut raconter dans les médias, mais nous sommes ici suffisamment avertis pour savoir que ces 3,7 milliards concourent également au financement des 41 milliards d’euros de baisses de charges et d’impôts qui ont été consenties – ou qui vont l’être – aux entreprises, sans contrepartie.

Le paradoxe est le suivant : au motif de restaurer le taux de marge des entreprises, nous allons prendre des dispositions qui priveront de carnets de commandes ces mêmes entreprises, ou une partie d’entre elles. Les entreprises vont mourir guéries, mais elles vont mourir !

Pour ma part, je ne peux pas souscrire à cette politique. Quels que soient les efforts, que je salue à l’avance, qui pourront être faits par mes collègues socialistes pour atténuer la rigueur de cette mesure absurde – au fond, c’est la seule marge de manoeuvre qui reste à un groupe majoritaire dans notre régime politique –, c’est la logique même de cet article que je rejetterai.

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