Je profite de cet article pour parler du contexte économique dans lequel se déroule notre débat. En 2008, avec l’effondrement de l’investissement dû à la crise financière, l’ensemble de la demande s’est écroulée dans tous les pays. On y a répondu, à la demande du FMI, par des politiques de relance axées essentiellement sur l’accélération des investissements, privés lorsque c’est possible, publics dans la plupart des pays. Les États-Unis sont ainsi sortis de la crise, tandis que l’Europe, en appliquant des principes de politique économique d’un autre âge – réduction massive des dépenses, baisse du coût du travail –, s’enfonce depuis trois ans dans une récession et aujourd’hui pratiquement dans la déflation.
En France comme dans l’ensemble de la zone euro, nous sommes exactement au même niveau d’effondrement de la demande qu’en 2009. Les instituts de conjoncture internationaux mesurent ce phénomène par l’écart de production potentielle, ou output gap. Cette situation nécessiterait d’appliquer en Europe la même politique que celle qui a été conduite en 2009, fondée sur un soutien massif à l’investissement, à l’échelle de l’Europe et à celle de chaque pays.
C’est dans ce contexte qu’il faut analyser ce que représente l’article 9. S’il y a bien une mesure qui s’impose, c’est de tout faire pour soutenir et accroître l’investissement public des collectivités locales, et non l’inverse ! À l’avenir, quand on étudiera l’histoire économique de la période actuelle, on sera quelque peu étonné. Nous ne sommes pas le seul pays à faire les choses à l’envers – c’est malheureusement ce que font la plupart des pays d’Europe –, mais aujourd’hui, il y a vraiment urgence à agir.