Déclaration quelque peu stupéfiante ! Il essaiera surtout d’implorer la clémence de Bruxelles et de nos partenaires, comme le font, aujourd’hui même, MM. Sapin et Macron auprès de leurs homologues allemands. Mais quand comprendrez-vous que le seul fait d’obtenir des délais supplémentaires est un échec pour la France et non un succès ? Quand comprendrez-vous que le sort de la France est entre vos mains, et non dans celles de l’Europe ? Une fois de plus, vous l’utilisez comme bouc émissaire, ce qui explique d’ailleurs les résultats aux élections européennes, le plus mauvais signal que la France, pays fondateur, ait envoyé à l’Europe.
Dès lors, entretenir l’idée selon laquelle c’est l’Europe qui va sauver la France est évidemment une chimère de plus. Certes, l’Europe mettra en place, je l’espère, des project bonds et prendre des mesures plus efficaces pour lutter contre le chômage des jeunes, mesures que nous utilisons mal d’ailleurs. Mais je crois beaucoup plus à une politique de convergence fiscale dans la zone euro, indispensable comme l’a souligné Mme Guigou. Je prône depuis longtemps une telle politique, qui n’a pas encore été amorcée. La zone euro doit se doter d’une vraie politique économique commune, comme le plaide Nicolas Sarkozy. C’est aussi le diagnostic que pose Valéry Giscard d’Estaing dans son remarquable ouvrage, préfacé par Helmut Schmidt, Europa - La dernière chance de l’Europe.
Cela amènera d’ailleurs la France à la nécessaire vertu fiscale, puisque le taux des prélèvements obligatoires s’élève à 46,3 % dans notre pays, contre 39% en Allemagne et que la moyenne européenne est à 40,5 %. Il est une expression symptomatique que M. Rebsamen a encore utilisée mercredi, lors de son audition devant la commission des affaires européennes…