Intervention de Pascal Cherki

Séance en hémicycle du 14 novembre 2014 à 9h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 - projet de loi de finances pour 2015 — Après l'article 44

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Cherki :

Pour avoir exercé les fonctions de vice-président de l’office du tourisme de Paris entre 2001 et 2008, je pense bien connaître la question. J’en retire que le tourisme est une activité extrêmement variée selon les territoires et que les enjeux du tourisme à Paris ne sont pas ceux des communes du littoral ou de montagne ou d’autres encore, par exemple de La Réunion.

Il faut par conséquent que nous disposions d’un dispositif suffisamment souple pour répondre à la variété des populations touristiques de ces territoires. C’est pourquoi l’idée d’un tarif plancher et d’un tarif plafond me paraît excellente : un dispositif donnant aux communes la faculté d’appliquer ou non la taxe de séjour introduirait suffisamment de souplesse pour permettre à celles et ceux qui sont les meilleurs connaisseurs du tourisme, à savoir les élus locaux, de mettre en oeuvre le dispositif qu’ils jugent le plus opportun pour attirer les visiteurs.

En ce qui me concerne, durant ces sept années, je ne me suis jamais rendu à Roissy pour accueillir des touristes chinois, parce que je considérais qu’il fallait mobiliser toute mon énergie à faire en sorte que la voirie soit bien entretenue, que les équipements fonctionnent bien, que les rues soient propres, parce que j’estimais que c’était cela qui donnerait à la France une bonne image de marque – et aussi que la police sécurise la présence des touristes sur notre territoire. Mais on peut avoir des appréciations différentes selon les lieux.

La concertation a eu lieu ; elle était nécessaire parce qu’il fallait que tout le monde puisse s’exprimer. Mais cela n’implique pas qu’à son issue, le dispositif soit parfaitement abouti : il ne faut pas confondre une concertation et son résultat ! Il convient donc de parachever le travail ; tel est l’objet du sous-amendement que nous avons déposé, qui souhaite répondre aux enjeux du tourisme dans notre ville.

Paris a une particularité : une concentration historique d’hôtels 5 étoiles et de palaces. La clientèle qui les fréquente dispose d’un certain pouvoir d’achat ; il paraît normal d’y faire attention, mais la défense du pouvoir d’achat des usagers des palaces ne devrait pas être la priorité de la gauche ! Permettre à la ville de Paris de faire passer la taxe de séjour, au forfait ou au réel, de 4 à 6 euros dans les palaces ne mettra pas en danger l’attractivité touristique des communes qui n’en possèdent pas, tout en permettant à Paris de récupérer 11 millions d’euros supplémentaires – et pas simplement pour participer à des Assises du tourisme, mais pour engager des dépenses afin de maintenir l’attractivité touristique de la capitale,…

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