Ce sujet, que nous sommes un certain nombre à bien connaître pour utiliser quotidiennement ou quasi quotidiennement les transports d’Île-de-France, est tellement complexe que nous pourrions faire l’économie des belles envolées sur ce qu’a fait la gauche, sur ce qu’ont fait les écologistes, sur ce que n’a pas fait la droite. Nous gagnerions en outre beaucoup de temps.
Je voudrais faire deux remarques.
J’ai entendu il y a moins de quarante-huit heures que, cette fois, juré craché, il n’y aurait plus d’impôts nouveaux en 2015. Or nous sommes en train d’augmenter la pression fiscale. On nous explique que c’est à la suite d’un accord avec les représentants des milieux économiques, je veux bien l’entendre, mais, malgré tout, ce que l’Assemblée va probablement voter dans quelques minutes est bel et bien une augmentation d’impôt.
Seconde remarque, nos concitoyens, avec lesquels nous sommes très fréquemment, ne nous disent pas « chic, le prix de notre pass Navigo va baisser, et cela va nous permettre de mieux supporter la façon dont nous sommes transportés tous les jours ». Ne considérez pas que faire payer un peu moins pourra tenir lieu de solde de tout compte s’agissant des obligations collectives qui sont les nôtres, aujourd’hui et demain.
Je prends l’exemple de la ligne D du RER, que je connais bien. Ceux qui la connaissent comme moi savent pertinemment que, pour la mettre à niveau avant qu’elle ne puisse concerner de nouveaux usagers, il faut 2 milliards sur une dizaine d’années. Le président de la SNCF et tous les responsables de Réseau ferré de France vous le diront, et cela n’a jamais été contesté.
Il convient donc d’être assez modeste sur toutes ces questions. Si le Pass Navigo est demain à tarif unique, certains en bénéficieront, d’autres râleront, mais, en tout état de cause, on ne nous fera pas avaler que tout deviendra merveilleux sur toutes les lignes de RER. Il est urgent d’investir, et ce n’est pas la disposition que vous vous apprêtez à nous faire voter qui va le permettre.