Votre analyse me semble incontestable, et c’est une des premières fois que je l’entends exprimer en des termes responsables. Concernant les remèdes ou l’avenir, vous avez évoqué la solution choisie par le Sénat. C’en est une, mais nos moyens financiers et les conditions financières ne le permettent guère aujourd’hui.
Je remercie Mme Sas d’avoir rappelé, après M. Lefebvre, le caractère assez curieux des choix du Sénat. Supprimer les contrats aidés est un choix ; supprimer les recrutements dans l’éducation nationale est un choix ; mais quand des classes de nos territoires se retrouvent sans enseignant, nombre de sénateurs nous demandent d’y remédier !
J’en viens à l’AME. J’assume notre discours sur l’AME. En 2014, la dépense correspondante s’est élevée à 744 millions d’euros. le déficit de l’État est cent fois supérieur ! Autrement dit, vous stigmatisez moins de 1 % – 0,6 %, très exactement – du déficit. Mais en matière de soins, n’y aurait-il pas – indépendamment de ce qui est fait avec courage et volonté par Mme Touraine sur le plafonnement de la hausse de l’ONDAM, l’objectif national des dépenses d’assurance maladie – des choix au moins aussi importants à faire, par exemple en ce qui concerne les actes redondants ou les transports sanitaires, que celui entre les étrangers que l’on pourra soigner ou le type de soins qui pourront être apportés aux étrangers se trouvant sur notre territoire, qu’ils soient ou non en situation régulière ? Je trouve ce débat particulièrement malsain – et j’assume cette opinion.
Monsieur Giraud, vous avez conditionné votre vote sur le projet de loi de finances au sort qui sera réservé aux chambres de commerce et d’industrie.