Intervention de Yannick Favennec

Séance en hémicycle du 18 décembre 2014 à 9h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 - projet de loi de finances pour 2015 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec :

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, madame la rapporteure générale, monsieur le président de la commission des finances, mes chers collègues, la France se trouve aujourd’hui à un tournant de son histoire. Trop de temps a été perdu et les réformes structurelles, vitales pour notre pays, ont trop longtemps été repoussées.

Nous devons à présent choisir entre le courage, qui seul permettra de sortir notre pays de la crise, ou le renoncement, qui placerait inévitablement la France sous la tutelle de Bruxelles et des marchés financiers. En effet, tous les indicateurs sont au rouge : la dette explose, la croissance est nulle, les déficits dérapent, les dépenses publiques, tout comme les prélèvements obligatoires, n’ont jamais été aussi élevés. Pas moins de mille chômeurs de plus par jour sont à mettre à votre actif depuis votre arrivée au pouvoir. L’absence de résultats économiques et sociaux depuis le début du quinquennat de François Hollande a brisé la confiance de nos concitoyens, tant les efforts demandés ont été importants, tant ils ont été vains. La France, placée sous surveillance renforcée par la Commission européenne, est à présent considérée comme le mauvais élève de la zone euro.

Monsieur le secrétaire d’État, les députés du groupe UDI vous ont alerté sans relâche, depuis le début de ce quinquennat, quant aux conséquences dramatiques de vos décisions injustes socialement et inefficaces économiquement. Votre première faute fut d’infliger une sanction sévère aux 9,5 millions de Français qui faisaient des heures supplémentaires et ont vu leurs salaires se réduire en même temps que leurs impôts augmentaient.

Votre seconde faute aura été de priver nos entreprises d’un allégement de charges de 13,2 milliards d’euros et de nous engager ainsi sur la pente du déclin.

Après l’annonce du pacte de responsabilité et de solidarité, nous espérions que le projet de budget pour 2015 constituerait le sursaut dont notre pays a tant besoin. Force est cependant de constater qu’il n’en est rien, malheureusement.

Loin de prendre des mesures courageuses pour réduire le déficit, le Gouvernement a fait le choix de le laisser filer, bafouant nos engagements européens.

Les 3,6 milliards d’euros de mesures correctrices prises par le Gouvernement face à la menace d’une sanction de Bruxelles ont certes permis à la France de gagner quelques mois mais la Commission européenne attend, d’ici mars 2015, que soient mises en place des réformes structurelles convaincantes, « propices à la croissance en vue d’améliorer la viabilité des finances publiques à moyen terme ».

Voilà deux ans et demi que nous appelons ces réformes structurelles de nos voeux, monsieur le secrétaire d’État.

Au-delà des exigences de Bruxelles, des réformes courageuses, profondes, doivent être mises en oeuvre pour préparer l’avenir de notre pays, maîtriser la dette, lutter contre les déficits et favoriser le retour de la croissance.

La réforme de l’État et des collectivités territoriales, celle de la protection sociale et de la santé, du paritarisme, la transition écologique, la valorisation de la ressource humaine de notre nation sont autant de chantiers qu’il est urgent de lancer et sur lesquels vous patinez.

Sans ces réformes structurelles, il sera impossible de réaliser les 50 milliards d’économies sur les dépenses publiques, dont dépendent pourtant notre souveraineté budgétaire et la survie de notre modèle social. Selon la Cour des comptes, à peine 20 milliards seraient réalisés.

Nous le disons pourtant sans détours : l’effort annoncé de 21 milliards d’euros pour 2015 est significatif.

Nous l’avions d’ailleurs souligné lors de la présentation à l’Assemblée nationale du programme de stabilité budgétaire 2014-2017 par le Premier ministre, ce qui avait conduit à l’abstention d’une majorité de notre groupe. Pour autant, nous savons tous aujourd’hui qu’à peine la moitié de ces économies seront véritablement réalisées.

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