Je crois qu’une partie des divergences naît aussi, tout simplement, de la diversité des territoires. Vous avez exprimé tout à l’heure, monsieur Da Silva, un point de vue de département parisien. Pardonnez-moi, mais certains départements d’Île-de-France n’ont absolument pas le même rôle, ni les mêmes responsabilités, ni les même savoir-faire ni les mêmes configurations que des départements qui se trouvent en Limousin ou aux franges du Massif central.
Quel est le problème ? Il est bien franco-français : nous essayons de trouver des réponses uniformes à des territoires extraordinairement différents. J’ai l’impression que nous marchons sur la tête : nous sommes en train de transférer ce qu’on aurait dû très probablement garder. Je ne sais comment nous pourrons transférer des petites routes dans une région aussi grande que la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, sauf à créer des cellules départementalisées. Dans tous les cas de figure, un périmètre départemental continuera d’exister et il faudra bien non pas seulement l’administrer mais le gérer, c’est-à-dire le représenter politiquement.
Je dis bien que nous transférons ce que nous aurions probablement dû garder sur toute une partie du territoire. Inversement, on garde ce qu’on aurait dû transférer : je pense aux collèges. Dans la mesure où les régions savent gérer les personnels techniques des lycées, leur transférer les collèges n’aurait posé aucun problème. Encore une fois, on transfère ce qu’on aurait dû garder et on garde ce qu’on aurait dû transférer. J’ai vraiment l’impression qu’on marche sur la tête.