J’ai assisté à la totalité des débats depuis le début de l’après-midi. Je voudrais vous dire, avec beaucoup de respect et d’estime pour Mme la garde des sceaux et MM. les ministres de l’intérieur et de la défense, parce que je suis sûr que nous essayons tous ensemble de servir les intérêts de la République et sa sécurité, qu’il devient difficile d’entendre certaines choses, chaque fois que nous émettons un avis contraire – et notre groupe, vous l’avez vu, est divisé : il y a ceux qui soutiennent à fond le texte et trouvent qu’il ne va pas assez loin et d’autres qui ont des inquiétudes légitimes pour les libertés publiques. Que ces derniers se voient en permanence asséner soit qu’ils n’ont pas lu le texte, dixit le Premier ministre, soit qu’ils nagent dans le fantasme – et le mot fantasme a été une nouvelle fois repris par le ministre de l’intérieur –, soit qu’ils pourraient être soupçonnés d’être complaisants à l’égard des terroristes, franchement, c’est inacceptable, on dépasse les bornes.