Monsieur le ministre de l’intérieur, monsieur le ministre de la défense, nous nous connaissons bien. Vous savez combien je m’investis sur les questions de sécurité nationale, de défense, de lutte anti-djihad au Sahel, au Moyen-Orient. Je ne figure donc pas parmi ceux que l’on peut considérer comme « mous du genou » – pardonnez-moi l’expression – sur ces questions de lutte contre le terrorisme. De même, je ne peux pas être soupçonné de faire preuve de complaisance sur ces sujets.
Toutefois, je voudrais vous dire que rien n’est plus dangereux dans une démocratie que les lois de circonstance – surtout lorsqu’il s’agit de lois d’exception –, prises sous le coup de l’émotion. Seulement trois mois après le grave traumatisme subi par notre pays, et alors que nos soldats patrouillent encore dans les rues des grandes villes, voilà que nous discutons d’un texte majeur qui a un impact, qu’on le veuille ou non, sur les libertés publiques.