Dans le droit fil des votes précédents, je nourris peu d’illusions sur le sort qui sera réservé à nos amendements. Une remarque : un changement est intervenu au cours des travaux de la commission. Grâce au travail de notre rapporteur, nous sommes en effet passés d’une position défensive à la promotion de nos intérêts : cet amendement a d’ailleurs été voté sans beaucoup de discussions.
Autant protéger le potentiel industriel ne me pose aucun problème, et c’est d’ailleurs pour cette raison que n’avons pas déposé d’amendement de suppression à ce propos, autant je m’interroge sur ce que signifie la promotion et, au fond, sur cette idée, sous-jacente dans le texte, de mettre la puissance publique au service de grands groupes privés. Cette question est en filigrane dans la finalité assignée aux services de renseignement.
Dans les explications qui nous été données, une confusion est faite entre intérêts publics et privés. Je sais bien qu’au temps de la diplomatie économique le sort des grands groupes se confond avec celui de la France, mais, en ce qui me concerne, je ne confonds pas les intérêts privés avec les intérêts supérieurs du pays. Un distinguo est à faire entre les deux, même si parfois il est possible d’en faire la somme, mais cela ne va pas de soi.
Cette confusion me paraît un peu glissante et je ne souhaite pas la reprendre à mon compte. D’ailleurs, je trouve que, par ce biais, nous consacrons l’assignation au pouvoir politique d’une nouvelle mission, celle de devenir le VRP des grands groupes. C’est déjà en partie le cas mais le consacrer dans la loi me paraît un peu osé.