Intervention de Jérôme Cahuzac

Séance en hémicycle du 19 juillet 2012 à 9h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Article 4, amendement 385

Jérôme Cahuzac, ministre délégué chargé du budget :

Oui, hélas pour vous. Encore que j'ignore pour quelle raison vous vous désespérez. Vous jouez votre rôle de porte-parole de l'UMP avec tout le talent qu'on vous connaît, à défaut de le trouver très convaincant.

Donc, les faits sont là : le patrimoine médian est de moins de 120 000 euros. La moitié des foyers de notre pays disposent d'un patrimoine inférieur à 120 000 euros, et l'on est en train de nous expliquer qu'adopter un texte permettant de donner près de 530 000 euros en quinze ans, pour un foyer avec deux enfants, ce serait porter atteinte aux classes moyennes. La vérité est que nous n'avons pas forcément la même définition des classes moyennes. Je vous en suggère une, qui, sur un plan arithmétique, pourrait, je crois, être acceptée. La population, en termes de revenus ou de patrimoine, se divise en dix déciles. Écartons les trois premiers, écartons les trois derniers, et nous aurons donc les classes moyennes. Ces classes-là ne disposent pas de ce patrimoine qui peut être transmis en quinze ans, vous le savez aussi bien que moi.

Ainsi donc, les familles ne pourraient plus transmettre. J'ai entendu le plaidoyer un peu pathétique de M. Le Fur, et celui, non moins pathétique, de M. Mariton : les familles ne pourraient plus rien transmettre, les parents ne pourraient plus transmettre le fruit d'une vie de travail. Mais c'est une escroquerie ! Affirmer cela est une escroquerie politique, et même intellectuelle, je me permets de vous le dire.

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