Depuis le lancement de la métropole par la précédente majorité en 2010, les élus du Front de gauche n’ont cessé de plaider pour une autre métropole, un véritable projet républicain qui pouvait rassembler, en dépit de leurs différences, l’ensemble des sensibilités de cet hémicycle.
Nous avons été très peu écoutés, c’est le moins qu’on puisse dire, à l’instar, d’ailleurs, des élus réunis au sein de Paris Métropole. Il est vrai que votre projet, en l’état, ne passe pas.
Le Gouvernement a fait le choix de construire une métropole qui fait la part belle à la concurrence et à la recentralisation et qui donnera sans doute naissance à un monstre bureaucratique. En l’état actuel du projet, la métropole freinera les dynamiques de territoires qui ont pourtant nécessité de nombreuses années d’efforts entre maires de sensibilités différentes. Elle remettra en cause les nombreux projets portés actuellement par les communautés d’agglomération. Elle fera des communes franciliennes de véritables coquilles vides privées de leurs compétences essentielles. Plus grave : elle s’accompagnera d’un véritable dessaisissement démocratique.
Ce texte n’apportera aucune réponse à l’enfer des transports que nous connaissons en Île-de-France, puisque la compétence en la matière est laissée à la région, selon des considérations qui n’ont rien à voir avec l’intérêt général ; cela a déjà été évoqué plusieurs fois, et nous reviendrons sur ces aspects politiciens qui ont conduit le Gouvernement à déposer des amendements n’allant pas dans le sens de l’intérêt général.
Nous savons que, sur tous ces points essentiels, les questions décisives ne sont pas résolues. Nous ferons donc en sorte, au cours de ce débat, d’apporter nos modestes compétences. Nous savons que, forts de votre majorité, vous ferez voter votre texte, mais dans quelles conditions ! Nous paierons cher, tous ensemble, et pas seulement les élus du parti socialiste, cette démarche politicienne qui consiste à rédiger un texte en fonction des plans de carrière des responsables du parti majoritaire, madame la ministre. Je suis très étonné que vous ayez accepté d’entrer dans ce jeu.