Intervention de Isabelle Attard

Séance en hémicycle du 15 juillet 2015 à 15h00
Réforme de l'asile — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Attard :

Madame la présidente, madame la secrétaire d’État, madame la rapporteure, alors que le projet de loi sur l’asile était en discussion à l’Assemblée nationale puis au Sénat, les naufrages de migrants se multipliaient aux portes de l’Europe. Faut-il le rappeler ? D’après l’Organisation internationale pour les migrations, au moins 3 072 migrants sont morts en mer Méditerranée en 2014. Or, on ne peut se contenter d’être bouleversés, indignés ou révoltés par le drame de ces centaines d’hommes, de femmes et d’enfants qui périssent en mer parce qu’ils n’ont plus d’autre choix que de fuir, notamment des guerres toujours plus atroces.

Lorsque des « murs anti-migrants » ont commencé à être érigés aux frontières extérieures de l’Union européenne, nous avions pourtant souligné que la construction d’une barrière physique ne dissuaderait pas les personnes mais aurait surtout pour conséquence de les contraindre à utiliser des voies plus dangereuses. Hier, la Grèce, la Bulgarie et l’Espagne… Aujourd’hui, c’est la Hongrie, qui a commencé il y a deux jours à ériger une clôture de quatre mètres de haut, destinée à courir sur les 175 km de sa frontière avec la Serbie pour endiguer des réfugiés tentés de rejoindre l’Europe de l’Ouest.

Mes chers collègues, à un moment où l’Europe se ferme toujours plus et où le degré de difficulté affronté par les réfugiés qui cherchent à franchir les frontières s’accroît, il est utile et nécessaire de souligner le respect des droits fondamentaux de ceux qui y arrivent.

Oui, la France, conformément à sa vocation, se doit de respecter le droit d’asile dont le Préambule de notre Constitution proclame le caractère inaliénable et sacré.

Ce n’est pas le rapport de la Cour des comptes, qui pointe du doigt les « dépenses totales effectuées pour les demandeurs d’asile », qui doit dissuader notre pays de respecter ses valeurs et sa Constitution.

Au cours de l’examen de ce projet de loi, les débats ont été riches et utiles. Nous avons été particulièrement sensibles au fait que cette réforme s’annonçait comme la combinaison de la responsabilité et de la solidarité, oui, la solidarité. C’est dans cet esprit que le groupe écologiste a participé activement aux débats, aussi bien en commission qu’en séance, puis en commission mixte paritaire.

Je me joins à Sergio Coronado, pour saluer Mme la rapporteure, qui a travaillé dans un esprit de dialogue et a abordé ce texte avec responsabilité pour exprimer son engagement de longue date.

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