Intervention de Hervé Mariton

Séance en hémicycle du 16 juillet 2015 à 15h00
Règlement du budget et approbation des comptes 2014 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Mariton :

J’ai toujours eu la rigueur de le dire ! Mais quel est l’effort consenti par les ministères ? L’augmentation des crédits des ministères est un totem qui vous encombre depuis le début du mandat, ainsi que la gestion des emplois publics, en particulier l’augmentation des effectifs de l’éducation nationale qui n’est en rien justifiée et efficace, notamment en raison des problèmes de recrutement, et qui n’est pas davantage la condition de l’indispensable amélioration du service public de l’éducation. La qualité du service public auquel vous êtes attachés, chers collègues de la majorité, n’est pas toujours liée aux moyens budgétaires qu’on y consacre ; elle dépend des orientations que l’on prend ou, plus exactement, que vous ne prenez pas.

Par ailleurs, le projet de loi de règlement du budget est un constat, comme vous l’avez dit fort justement au nom du groupe socialiste, républicain et citoyen, chère collègue Rabin. Ce constat est éclairé par la Cour des comptes qui souligne l’interruption de la réduction du déficit du budget de l’État engagée depuis 2010. Peut-on se permettre, dans l’exécution du budget 2014, d’interrompre la réduction du déficit du budget de l’État ? Non ! Et la dette progresse encore ! Les débats que nous avons eus au cours des derniers jours au sujet du projet de loi de règlement du budget comme de l’orientation des finances publiques ou des décisions et accords relatifs à la Grèce révèlent l’extrême confusion dans laquelle se trouvent la majorité et le Gouvernement.

Disons, pour faire simple et être indulgent, que deux politiques économiques de sens contraires coexistent : celle qui aime les entreprises et celle qui stigmatise les entrepreneurs. La politique budgétaire est illisible. Tantôt, elle vante les mérites sinon de la rigueur, terme que j’assumerais là où vous vous y refusez, monsieur le secrétaire d’État, en tout cas d’un certain sens de la discipline que vous évoquez parfois, tantôt elle flatte un modèle reposant sur les dépenses publiques. Vous ne pouvez pas espérer améliorer la situation des finances publiques tout en exaltant le même modèle politique que celui que vous exaltiez il y a dix, vingt ou trente ans ! Le monde a changé, monsieur le secrétaire d’État !

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