Intervention de Christian Eckert

Séance en hémicycle du 16 juillet 2015 à 15h00
Règlement du budget et approbation des comptes 2014 — Discussion générale

Christian Eckert, secrétaire d’état chargé du budget :

Indépendamment de ces éléments techniques, il existe une constante entre les schémas d’emplois et les effectifs. La variation a été relativement faible.

S’agissant de notre politique en matière d’emplois, nous avions adopté le principe de la création de 10 000 postes répartis entre l’éducation nationale, la justice et la sécurité. Personne ne conteste aujourd’hui la nécessité de créer des postes dans le domaine de la sécurité : la suppression de 13 000 postes par la RGPP à une certaine époque fait aujourd’hui cruellement sentir ses effets dans la police nationale.

Vous contestez les postes créés dans l’éducation nationale : c’est votre droit. Quant à la justice, chacun connaît la situation : là aussi, les recrutements prévus suscitent peu de contestation.

La nouveauté du budget 2016 réside dans la loi de programmation militaire et l’engagement du Président de la République visant à assurer la sécurité des opérations de maintien de la sécurité intérieure, dites « OPINT », par analogie avec les opérations extérieures, dites « OPEX ».

Vous avez d’ailleurs observé que le chef de l’État a beaucoup parlé, lors de son interview du 14 juillet, de la participation de nos armées au maintien de l’ordre et à la prévention des actes de terrorisme. Dans ce domaine, oui, il y a eu une inflexion ; oui, il y a eu un changement de pied : je l’assume !

Alors que la loi de programmation militaire prévoyait, entre 2015 et 2016, la suppression de 7 500 postes, quelque 2 200 postes seront créés sur la même période. Le nombre de postes augmentera donc de plus de 9 000.

En effet, le président de la République – et, bien sûr, l’ensemble du Gouvernement – a estimé, indépendamment des opérations extérieures – qui sont d’ailleurs nombreuses et devraient être prises en compte lors des comparaisons budgétaires entre pays européens –, que la participation de nos armée aux opérations de prévention du terrorisme et de surveillance du territoire, aux côtés des forces de police et de gendarmerie, était une nécessité. L’exemple d’hier l’a encore parfaitement démontré.

Cette nécessité nous a conduit, il est vrai, à ne plus conserver la stabilité globale des effectifs alors qu’auparavant les créations étaient compensées par des suppressions, à due concurrence, dans d’autres ministères non prioritaires. La loi de programmation militaire va confirmer cette inflexion en la matière.

Enfin, monsieur Mariton, vous stigmatisez ce que vous appelez les économies de constatation, dues à la faiblesse des taux d’intérêt notamment, en disant que le Gouvernement n’y serai pour rien. Mais j’imagine ce que vous diriez si ces taux augmentaient ! Ce serait la faute à ce Gouvernement qui n’aurait pas su inspirer la confiance des prêteurs. Alors que quand les taux sont bas, monsieur Mariton, vous parlez d’aubaine : le Gouvernement en bénéficie comme cela, par la grâce de je ne sais qui !

En tout état de cause, vous savez comme moi que, s’il existe des économies de constatation, comme vous dites, il existe aussi des dépenses de même nature.

Voulez-vous je vous en donne quelques exemples ? La situation sociale ne conduit-elle pas à voir augmenter un certain nombre de dépenses correspondant à des prestations sociales – que vous pouvez contester – comme les allocations logement, dont nous aurons l’occasion de reparler ? Vous les stigmatisez parfois, et c’est votre droit. Quoi qu’il en soit, ces prestations augmentent.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion